Les automobilistes qui ont emprunté l’axe des deux voix de Sacré-Cœur, hier, se sont heurtés au policier de la route le plus craint de Dakar, qui y a installé ses quartiers vers la fin de la matinée. Et ce n’est pas ce diplomate d’un pays étranger qui dira le contraire. Roulant sans permis, le téléphone à la main et franchissant une ligne continue, il a été contrôlé par Amoul Yakaar, qui a été intraitable, malgré les menaces à peine voilé du diplomate, de lui créer des problèmes. Un autre automobiliste, qui s’est présenté comme agent de la présidence de la République, a aussi expérimenté l’intransigeance du policier, qu’il a tenté de «corrompre», en voulant lui donner sa carte de visite, au lieu du permis qu’il lui réclamait.
Ce n’est pas pour rien que les usagers de la route l’appellent «Amoul Yakaar» (aucun espoir de se faire pardonner avec lui)! Et ce diplomate d’un pays arabe qui roulait le téléphone à l’oreille, franchissant une ligne continue, et de surcroit sans permis, a appris à ses dépens de quel bois le policier se chauffe. «Monsieur, vous avez le téléphone au volant et vous vous permettez de franchir la ligne continue. Serrez à droite…Passez-moi votre permis, s’il vous plait», lance-t-il au conducteur. Ce dernier de rétorquer : «Je suis consul général, j’habite ici». Mais alors, le policier insiste pour qu’il lui donne le permis, le diplomate continue d’essayer de l’amadouer. «J’étais officier de police avant d’être là. Je ne sais pas quelle infraction j’ai faite», dit-il. Mais, c’est sans compter avec Mouhamadou Amoul Yakaar Diouf, qui fait remarquer : «vous étiez officier de police avant d’être là, vous dites ? Je vous ai déjà notifié l’infraction. Vous étiez au téléphone. Vous avez…». Alors qu’il se fait couper par son interlocuteur, qui persiste à nier, le policier le laisse sur place pour interpeller d’autres conducteurs en infraction, avant de revenir à lui. Mais le diplomate nie toujours : «impossible que j’aie le téléphone à la main droite…impossible». Alors qu’il ne sort toujours pas le permis qu’il lui demandait, le policier lance : «Monsieur, vous ne me respectez pas en ce moment. Je vous ai demandé votre permis et vous êtes dans l’obligation de présenter un permis de conduire». Sans son permis, le conducteur allègue qu’il l’a laissé à son bureau et appelle quelqu’un pour qu’il le lui amène.
«J’ai vu le téléphone sur votre main droite et vous venez de franchir la ligne continue. Vous conduisez aussi sans permis de conduire. Et malgré toutes ces infractions-là, vous voulez que je me mette à rire…je ne suis pas là pour vous plaire»
Pendant ce temps, la discussion continue avec Amoul Yakaar, à qui il reproche de lui parler d’une certaine manière. Ce qu’il ne fallait pas faire. Car le policier s’est alors braqué contre lui. «Monsieur, je ne suis pas là pour vous plaire. Je suis là pour un travail. Je fais de la sécurité routière. Il y a aussi des normes à respecter», dit-il. Avant de poursuivre de plus belle : «je ne suis pas là pour vous plaire, encore une fois. Vous êtes un diplomate. Je vous donne tout le respect que je vous dois. Vous avez contesté l’infraction, alors que l’infraction, elle est réelle. Le Monsieur là (qui est avec le diplomate) a reconnu que vous aviez le téléphone à la main, et vous voulez continuez à nier. Vous voulez nier. Tout ce que je dis, je prends Dieu à témoin. Je ne suis pas là pour créer des infractions. J’ai vu le téléphone à votre main droite et vous venez de franchir la ligne continue. Vous conduisez aussi sans permis de conduire. Et malgré toutes ces infractions-là, vous voulez que je me mette à rire …Ah non, soyons sérieux».
«Vous me présentez les pièces, vous vous en allez, au cas contraire, j’applique la loi, c’est tout»
Intransigeant, le limier, qui se moque des menaces à peine voilées du diplomate, qui laisse croire qu’il peut lui créer des problèmes. «Moi, je suis dans mon champ d’action. Je suis là pour traquer ceux qui ne respectent pas le code de la route, et pas pour plaire à qui que ce soit. Que les choses soient claires. Le code est clair. Vous commettez des infractions et vous voulez qu’on vous caresse…Je vais vous contrôler comme il le faut. Vous ne verrez même pas mes dents. Vous me présentez les pièces, vous vous en allez, au cas contraire, j’applique la loi, c’est tout». Le diplomate, qui a fait venir son permis, sera finalement verbalisé.
Un agent de la Présidence rate sa tentative de «corruption»
Auparavant, Amoul Yakaar a eu affaire à un conducteur qui s’est présenté comme un agent de la Présidence. Ce dernier a franchi la ligne continue, ce qui est formellement interdit. «Je suis de la Présidence», a lancé le conducteur à l’arrivée du policier. Ce dernier, ignorant la présentation, lui demande son permis. «Non, permets-moi de te donner ma carte, après tu m’appelles… », charge à nouveau le conducteur. «Tu me donnes ta carte et je t’appelle ? », s’interroge le policier, qui insiste : «donne-moi ton permis». Finalement son interlocuteur s’exécute et se voit verbaliser.
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Formidable super héros, tu mérites des félicitations.
Savons nous que le code de la route est une langue que seuls les usagers (du piéton au autonomiste ) interprètent. Il est universel.
Apprenons à parler cette langue qui est un ensemble de signe,de panneaux mais aussi de signaux lumineux