L’icône du football turc Hakan Sukur désormais chauffeur Uber aux Etats-Unis. Devenu un opposant au président Erdogan, après l’avoir un temps soutenu, l’ancien attaquant star de la sélection turque a vu ses avoirs gelés. Et sa vie radicalement changer.
Une icône devenue exilé politique. Le buteur le plus rapide de l’histoire de la Coupe du monde de football, le Turc Hakan Sükür, connaît une seconde vie chaotique depuis qu’il s’oppose au régime d’Erdogan.
Alors que plane depuis 2016 au-dessus de sa tête un mandat d’arrêt, et que ses avoirs ont été gelés, l’ancien attaquant de 45 ans doit désormais travailler en tant que chauffeur Uber à Washington. C’est que révèle lundi le journal allemand Welt am Sonntag.
Une première reconversion sous les couleurs d’Erdogan
Drôle de destin pour celui qui avait arrêté sa carrière en 2008 avec un statut d’idole en Turquie (51 buts en 112 sélections). Trois ans plus tard, son destin semblait d’ailleurs se poursuivre dans la lumière. Lancé en politique au sein du parti présidentiel, l’AKP, il est élu du parti islamo-conservateur au Parlement. Seulement, l’aventure se terminera dès 2013.
Son célèbre but lors de la Coupe du monde 2002
Place alors à un quotidien d’opposant, et aux tentatives d’intimidation à l’encontre de sa famille. Hakan Sükür est notamment considéré comme un proche du prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté le coup d’Etat manqué en 2016. L’ancien footballeur devient alors « un membre d’un groupe terroriste armé ».
« La boutique de ma femme a été visée par des jets de pierre, mes enfants ont été harcelés dans la rue. J’ai reçu des menaces après chaque déclaration que j’ai faite », confie-t-il au journal dominical allemand.
Des intimidations aux Etats-Unis aussi
En 2015, il se résout à rejoindre les Etats-Unis, pensant retrouver sécurité et stabilité. Son nouveau projet : un café-boulangerie en Californie. « J’aurais pu avoir une belle vie et devenir ministre si j’avais joué le jeu. […] Mais maintenant je vends du café », ironisait-il en janvier 2019 auprès du New York Times, pensant en avoir fini avec les ennuis.
Seulement, un an plus tard, ses idées politiques semblent l’avoir de nouveau rattrapé. « Des gens étranges sont venus dans mon café et ont joué de la musique Dombra (ndlr : décrite par le parti AKP comme étant la vraie musique des Turcs) », s’explique-t-il. Une énième provocation qui l’a poussé à fermer sa boutique et à retrouver une vie précaire, faite de petits boulots.
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