Marc Foé, fils du défunt footballeur Marc-Vivien Foé, a été condamné mercredi à cinq ans de prison ferme.
Le jeune homme et son complice avaient séquestré un prêtre du diocèse de Lyon pour voler l’argent de son presbytère. La cour d’assises est longuement revenue sur son parcours chaotique depuis le décès de son père, mort en direct devant les caméras de télévision.
Marc Foé, 22 ans, fils du défunt international de football camerounais Marc-Vivien Foé, a été condamné mercredi après-midi à cinq ans d’emprisonnement ferme par la cour d’assises de Lyon, pour vol à avec arme et séquestration.
Impliqué à ses côtés dans l’agression d’un prêtre à son domicile, le 28 novembre 2015 à Genay (Rhône), Sofiane Bardot, 20 ans, a été condamné à la même peine, en tant que co-auteur de la séquestration, mais a été acquitté du chef de violences volontaires avec arme. L’avocat général avait requis mercredi matin des peines bien plus élevées et distinctes.
« Je ne vous en veux pas », déclare la victime
Estimant qu’il avait eu un « rôle pilote » et considérant son état de récidive légale, Vincent Le Pannerer avait réclamé douze ans de réclusion criminelle contre Sofiane Bardot, et huit ans contre Marc Foé. Le pardon accordé aux deux accusés par le père Luc Biquez explique probablement la clémence du verdict.
« Je ne peux qu’espérer que vous trouverez un chemin plus cohérent et plus droit. Pour ce qui est de moi, je ne vous en veux pas. J’espère que vous puissiez en prendre une réelle conscience et pas seulement avec des mots faciles », avait déclaré le curé de Genay mardi à la barre, en se tournant vers les deux accusés.
Frappé à coups de crosse de revolver
Le prêtre avait été attaqué alors qu’il rentrait dans son presbytère. Les deux agresseurs, qui ont affirmé ignorer la qualité de prêtre de leur victime, cherchaient un coffre-fort. Menotté, les mains dans le dos, le religieux avait été frappé à coups de poing et avec la crosse d’un pistolet.
La scène a duré au moins une heure et demie, selon les enquêteurs de la gendarmerie. Les deux assaillants avaient été mis en fuite par une alarme, en prenant quelques pièces de collection pour tout butin.
Marc Foé a reconnu les violences infligées au prêtre. Après avoir nié tout au long de l’instruction judiciaire, Sofiane Bardot a aussi concédé sa présence, mais uniquement pour la fouille de l’appartement.
Une enfance chaotique
Le parcours de Marc Foé a été longuement évoqué durant les trois jours de débats. Son père, foudroyé sur le terrain par une crise cardiaque « a perdu la vie devant les caméras du monde entier ». « Il avait huit ans ; cet événement a bouleversé son parcours », a soutenu son avocat Alexandre Plantevin, son avocat.
Né à Lille, alors que son père jouait au RC Lens, le jeune homme a été ballotté d’un pays à l’autre, en suivant la carrière du célèbre milieu défensif des « Lions indomptables du Cameroun ». Une enfance qui a basculé après le décès du joueur au stade de Gerland, le 26 juin 2003, lors d’une rencontre entre le Cameroun et la Colombie.
Selon son défenseur et un expert psychologue, Marc Foé souffre aussi des conséquences d’une grave agression à coups de batte de baseball en Angleterre, qui lui vaut de porter une prothèse en titane à la place des os du front.
« C’est une peine d’apaisement, d’espérance »
De retour au domicile de sa mère, près de Neuville-sur-Saône, au nord de Lyon, le jeune homme a commis plusieurs délits en 2015. C’est là qu’il a croisé l’itinéraire tout aussi chaotique de Sofiane Bardot, né dans un milieu défavorisé et abandonné par son père. Bardot a eu un parcours de délinquant plus marqué, avec sept condamnations à son casier judiciaire, dont deux pour violences aggravées.
« Le pardon a été accordé. Ils étaient très jeunes. C’est une peine d’apaisement, d’espérance », a réagi Laurent Bohé, l’avocat du prêtre.
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