« Je regrette mon geste, j’ai agi sous l’effet de la colère »
Cueillie à Sally Niakh Niakhal dans le département de Mbour, Penda Ba s’est confondue en excuses. Elle a été appréhendée, après deux jours d’intenses recherches. Récit d’une traque sur l’axe Dakar-Fouta-Mbour.
Autant, les Sénégalais se sont montrés plus ou moins indulgents avec la chanteuse Amy Collé Dieng, autant, la récrimination est unanime avec la dame Penda Ba dont la vidéo publiée sur YouTube continue de provoquer un grand tollé. La militante de l’Apr s’y lâche sur un adversaire politique et les wolofs dans un langage d’une verdeur à faire rougir un charretier. Circonstances aggravantes, Penda Ba y donne ses filiations et se dit prête à répondre devant la justice. Mais, elle a dû se raviser, puisque les gendarmes de la Section de recherche (SR) ont dû s’employer pour la localiser et l’attraper. Leur traque les a menés au Fouta, à Dakar, puis à Mbour.
Selon nos informations, dès qu’elle a pris connaissance des propos de Penda Ba, la Section de recherche (SR) a mis à contribution la Cellule de veille opérationnelle (CVO) pour mettre la main sur la dame. Puis, le Procureur a été informé et une enquête a été rapidement ouverte par les hommes du Commandant Issa Diack. Les enquêteurs ont débuté leurs investigations en suivant la piste des filiations et renseignements donnés dans l’enregistrement. En effet, dans ses bravades et autres fanfaronnades, la mise en cause a donné son nom, ceux de ses parents, le nom de son village à Agnam.
Ainsi, la brigade d’Agnam dans le Fouta a été mise en branle, la nuit. L’enquête a confirmé qu’effectivement la fille habite la zone. Sauf que l’horloge affichait 3 heures du matin. Le lendemain, de très bonne heure, les gendarmes ont repris les investigations. Ils se sont rendus chez ses parents qui leur ont remis un mauvais numéro de téléphone. Un piège que les enquêteurs ont très vite déjoué. Les hommes du Commandant de la brigade d’Agnam sont retournés sur les lieux. Voyant que les hommes en bleu ne plaisantaient pas, les parents leur ont donné le bon numéro. Toutefois, la dame avait fermé son téléphone.
Devant ce nouvel obstacle, les gendarmes de la SR ont mis à contribution la brigade de la cybercriminalité qui a rapidement identifié une personne proche de Penda Ba, avec qui elle communique souvent. Il s’agit d’un vendeur de téléphones portables. Localisé et interpellé, le commerçant n’a pas voulu coopérer, dans un premier temps. Les enquêteurs ont alors utilisé les gros moyens. Après un interrogatoire serré, le vendeur de téléphones a craqué, confient nos interlocuteurs. Il a donné l’adresse de Penda à Dakar, aux HLM, chez la famille Soumaré. Il a aussi révélé que la dame est commerçante et séjourne dans la capitale sénégalaise, depuis le lendemain de la fête de la korité.
Sa mère a été convoquée par les gendarmes d’Agnam
Une descente aux HLM a été faite par les gendarmes de la caserne Samba Dierry Diallo. Qui se sont heurtés à un nouvel obstacle. Une partie de la famille Soumaré était prête à coopérer ; l’autre, non. Pendant ce temps, les investigations techniques ont permis d’apprendre que la dame se trouvait dans les environs discrètement quadrillés par les pandores. Tard dans la nuit du jeudi au vendredi, les enquêteurs ont dû quitter les lieux pour revenir le lendemain de très bonne heure.
Mais, profitant de la nuit et de complicités, un des frères Penda Ba, qui venait de rejoindre la capitale, a réussi à l’exfiltrer. Mais, leur fuite n’a duré que le temps d’une rose, vu que les enquêtes numériques les ont localisés. Les enquêteurs ont appris qu’elle se trouvait à Saly Niakh Niakhal à Mbour. Une équipe y a été dépêchée. Le domicile de la tante de la fugitive a été localisé, de même que la militante. Pendant ce temps, l’enquête se poursuivant à Agnam, la mère de Penda a été convoquée par les gendarmes.
Mise au courant que sa mère se trouvait entre les mains des gendarmes d’Agnam, la fugitive a commencé à montrer de meilleures dispositions. Elle a confié, par de tierces personnes, qu’elle était dans les dispositions de coopérer. Mais, les gendarmes ne lui ont pas laissé le temps de poser des conditions. Ils ont donné l’assaut, vers 16H, hier. Arrêtée, elle a été acheminée dans les locaux de la section de recherche pour les besoins de l’enquête.
‘’Je répondais à une vidéo qui insultait les Peulhs’’
Là-bas, dit-on, elle a été entendue sur les circonstances dans lesquelles la vidéo a été réalisée, ainsi que les motifs qui l’ont poussée à tenir de tels propos. Selon des sources proches de l’enquête, lors de sa première audition, elle s’est confondue en excuses. ‘’Je demande pardon. J’ai agi sous l’emprise de la colère. C’est l’œuvre de Satan. Je répondais à une autre personne qui a fait une vidéo dans un groupe WhatsApp pour insulter les peulhs’’, a-t-elle déclaré. Nos sources de renseigner que l’enquête suit son cours. Que son téléphone a été récupéré et confisqué.
Penda Ba est célibataire et sans enfant. Elle vient de boucler ses 28 ans. Dans la vidéo incriminée, elle se présente comme une militante APR d’Agnam Siweul, fief du député et griot du Président de la république Farba Ngom.
CE QUE DIT LE NOUVEAU CODE PENAL SENEGALAIS
TITRE III – Chapitre IV
Section III. – Autres atteintes se rapportant au contenu
Article 431-38. Quiconque aura créé, téléchargé, diffusé ou mis à disposition sous quelque forme que ce soit des écrits, messages, photos, dessins ou toute autre représentation d’idées ou de théories, de nature raciste ou xénophobe, par le biais d’un système informatique sera puni d’un emprisonnement de six (6) mois à sept (7) ans et d’une amende de 1.000.000 francs à 10.000.000 francs.
Article 431-39. La menace commise par le biais d’un système informatique, de commettre une infraction pénale, envers une personne en raison de son appartenance à un groupe qui se caractérise par la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique, ou la religion dans la mesure où cette appartenance sert de prétexte à l’un ou l’autre de ces éléments, ou un groupe de personnes qui se distingue par une de ces caractéristiques sera puni d’un emprisonnement de six (6) mois à sept (7) ans et d’une amende de 1.000.000 à 10.000.000 francs.
Article 431-40. L’insulte commise par le biais d’un système informatique envers une personne en raison de son appartenance à un groupe qui se caractérise par la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique, ou la religion dans la mesure où cette appartenance sert de prétexte à l’un ou l’autre de ces éléments, ou un groupe de personnes qui se distingue par une de ces caractéristiques sera puni d’un emprisonnement de six (6) mois à sept (7) ans et d’une amende de 1.000.000 à 10.000.000 francs.
CH. THIAM
enqueteplus.com
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