Nouvelles Révélations des 2 épouses de Bara Touré : «Il les soupçonnait d’adultère et aurait décidé de se venger à sa façon»

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Lorsque les enquêteurs ont détaillé ces preuves scientifiques à Bara Touré, il a continué à affirmer qu’il serait incapable d’expliquer son geste.

Mais pour les policiers, qui se sont basés sur les témoignages de ses épouses, tout ceci a peut-être une explication rationnelle.

Bara Touré, qui soupçonnerait ses deux épouses d’adultère, aurait décidé de se venger à sa façon : en « prenant » le fils de chacune d’elles.

Tout simplement. « J’espère que le Seigneur me pardonnera », soupirait-il en suivant les éléments venus le chercher ce mardi…

Bara Touré, le père qui «ne savait pas » pourquoi il a égorgé ses fils

Même s’il soutient, depuis son placement en position de garde à vue, ne pas savoir pourquoi il a égorgé ses deux fils, en plein sommeil, Bara Touré a rejoué, en partie, cette tragique soirée, hier, lors d’une reconstitution des faits avant de s’effondrer. Le Laboratoire d’hématologie médico-légale (Lhml) de Bordeaux a confirmé les soupçons que les enquêteurs avaient sur lui depuis octobre 2019. Libération quotidien a fait des révélations dans son édition de ce jeudi 14 mai.

Le 24 octobre 2019, Libération titrait à sa Une : « Affaire des enfants égorgés à Touba : le police a identifié le tueur ». Nous ajoutions, en parlant du suspect numéro I : «Sans entrer dans les détails, pour ne pas gêner l’enquête, il convient juste de signaler qu’il ne s’agit point de l’homme pris à partie à Touba ni des deux mamans entendues dans le cadre de l’enquête ». En effet, depuis cette date, les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (Dic) et les experts de la police scientifique étaient convaincus que Bara Touré avait égorgé, dans la nuit du 27 septembre 2019, ses enfants, Serigne Mbacké Touré (7 ans) et Mame Daour Touré (2 ans), retrouvés morts dans la chambre où ils dormaient.

Il a regardé ses enfants dormir, comme pour leur dire adieu, avant de passer à l’acte…

Hier, lors de la reconstitution des faits qui n’a pas pu se terminer, Bara Touré a « rejoué », en partie, le film de cette nuit de sang, avant de s’effondrer, criant dans tous les sens « mais qu’est ce qui m’a pris ? ». Cette tragique nuit-là, Il s’est faufilé dans la chambre où dormait ses deux enfants, couteau à la main. Il les a longuement regardés, comme pour leur dire adieu. Ensuite, le père-assassin a posé sa main sur la bouche de Serigne Mbacké Touré avant de lui trancher, net, la gorge. Sans hésitation, il égorgera à son tour Mame Daour Touré. Pourtant, dans sa furie macabre, il épargnera ses deux filles qui dormaient juste à côté. «Je ne sais pas pourquoi », a-t-il confessé aux enquêteurs lors des premières heures de son interrogatoire, sous le régime de la garde. Il apportera la même réponse lorsque les policiers lui ont demandé le mobile de ce double meurtre : «J’ai égorgé mes deux fils. C’est moi mais je ne sais pourquoi… Une force invisible, sans doute », a-t-il lâché en larmes.

« J’ai égorgé mais deux fils mais je ne sais pas pourquoi… »

N’empêche, après ce massacre, Bara Touré ne s’est pas gêné pour mettre…des habits propres à ses deux enfants qu’il venait d’exécuter. Il cachera l’arme du crime ainsi que les deux t-shirt, tâchés dans de sang, dans une maison en construction. Croyant que la scène de crime était bien nettoyée, le mareyeur, qui venait de tuer froidement ses deux enfants, est parti à la mosquée du coin accomplir la prière de l’aube.

Après le double meurtre, il change les habits de ses victimes, cache l’arme et se…rend à la mosquée pour prier.

Pendant ce temps, une de ses épouses découvre l’horreur et les forces de sécurité sont alertées. De retour à son domicile, Bara Touré s’effondre, en larmes. Pourtant, dès les premiers constats, les enquêteurs savaient que le tueur avait agi de l’intérieur. Il n’y avait aucune trace d’effraction et la porte de la chambre, où dormaient les quatre enfants était, encore grandement ouverte.

Touba est sous le choc. La hiérarchie policière dépêche immédiatement, en renfort au commissariat de Ndamatou, une équipe de la Dic accompagnée par la police scientifique. La fouille des environs permet rapidement aux enquêteurs de mettre la main sur l’arme du crime et les habits. Informé, Bara Touré tente de se trancher la gorge. Pour ses proches, c’était le geste désespéré d’un père qui se culpabilise d’avoir « abandonné » ses enfants à un monstre. Dans le secret de leurs bureaux, les enquêteurs étaient convaincus que Bara Touré a tenté de mettre fin à ses jours car il se savait encerclé.

Le principal suspect interné, la police explore la piste génétique pour le confondre définitivement. Le 10 janvier 2020, le commissaire Idrissa Cissé, directeur de police judiciaire, saisit le laboratoire d’hématologie médico-légale (Lhml) sis à Bordeaux. Comme l’indique sa présentation, ce laboratoire, fondée par le professeur Christian Doutremepuich «est spécialisé uniquement dans les analyses génétiques destinées à l’identification humaine ». Plus spécifiquement, ces domaines d’intervention sont « l’identification des traces biologiques sur des scènes criminelles dans le cadre de procédures pénales » et les «recherches de filiation (recherches en paternité, maternité, fratrie…) dans le cadre de procédures pénale ou civile uniquement ».

En saisissant le laboratoire, la Police judiciaire a transmis à ses spécialistes l’écouvillonnage du sang détecté sur le matelas où dormait les deux victimes ; des traces rougeâtres trouvées sur le sol de la scène de la crime, le talisman que portait Serigne Mbacké Touré, l’arme du crime, les habits tâchés de sang, des prélèvements sanguins effectués sur Baba Touré et sur ses deux épouses ainsi que le pantalon blouson que portait le père la nuit des faits.

Son empreinte génétique était sur l’arme du crime

Entre temps, Bara Touré était sorti d’hôpital. Et quand il est entendu, notamment sur les soupçons qui pèsent sur lui, il jure sur tous les Saints qu’il ne ferait jamais du mal à ses enfants. Mais voilà, les analyses du laboratoire ont révélé formellement la présence de l’empreinte génétique du père sur l’arme du crime. Pire, elles ont détecté des traces sang des deux victimes sur le blouson qu’il portait.

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