P0rn0graphie : Ce que P0rnhub nous apprend sur les internautes africains

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Dans un rapport diffusé le 9 janvier, la plateforme de diffusion de vidéos pornographiques donne un aperçu des préférences, en la matière, des internautes du continent.

Les vidéos pornographiques, c’est un peu comme le Yéti : tout le monde en a entendu parler, tout le monde a un avis, mais personne n’admet en avoir regardé. Les données chiffrées sur le sujet étaient quasi inexistantes jusqu’à ce que Pornhub, l’un des principaux sites de diffusion de vidéos pornographiques en streaming (81 millions de visites par jour tout de même), commence à publier, il y a cinq ans, des rapports d’activité détaillés.

Consommation locale
Celui mis en ligne le 9 janvier dernier donne quelques informations brûlantes sur la consommation de vidéos hot en Afrique en 2017. Et indique d’abord qu’en dépit des dénégations, les Africains sont bien des consommateurs ! Un pays se classe même dans le top 20 des plus grands amateurs : l’Afrique du Sud, à la 19e place. La Libye – surprise ! – est 22e… très loin derrière l’Éthiopie, 68e. On ne connaît pas le classement des autres nations continentales, mais en 2016 le Rwanda se positionnait à la 29e place.

Une autre information intéressante est que les Africains, comme les Occidentaux ou les Asiatiques d’ailleurs, veulent « consommer local ». La première requête dans le moteur de recherche du site, depuis l’Afrique subsaharienne, est « Ebony » (« ébène », qui désigne une catégorie de vidéos où l’on retrouve des acteurs et actrices noirs). Il s’agit le plus souvent d’ »Arab » au Maghreb – à l’exception du Maroc, où « Anal » arrive en tête. Cela n’est pas exceptionnel : on fantasme d’abord sur son voisin, sa voisine, plutôt que sur un acteur ou une actrice de l’autre bout du monde. Ainsi, en France, le premier terme de recherche est « française », et en Afrique du Sud « Black South African ».

Des Sud-Africains endurants
Classée dans le top 20, l’Afrique du Sud bénéficie d’un focus intéressant dans le rapport. On y apprend que le pays fait figure d’exception sur le continent et au niveau international… ce qui n’est pas si étonnant quand on sait qu’il est l’un des rares à produire des films pornographiques en Afrique, et le seul où se tient un salon spécialisé, la Sexpo.

Les chiffres disponibles permettent de dresser un étonnant portrait-robot du visiteur sud-africain. Il est endurant : ses visites sont parmi les plus longues au monde (11 minutes et 2 secondes en moyenne).

Il a une bonne connaissance de la scène internationale : la starlette américaine Kim Kardashian est la première célébrité qu’il cherche à retrouver, puis viennent l’actrice spécialisée Mia Khalifa (d’origine libanaise et qui avait créé la polémique en tournant des scènes X en portant un voile islamique) et la mannequin américaine Blac Chyna.

Il est moderne : il compte parmi ceux qui se connectent le plus à partir de leur mobile. Et il se joue des genres : c’est en Afrique du Sud qu’on trouve le plus de visiteuses en proportion (32% de femmes).

Pour finir, on attirera l’attention sur une note discrète du rapport de Pornhub qui donne une ultime information inédite. Au Cameroun, pendant la Coupe d’Afrique des nations, le trafic sur le site a diminué de moitié dans le pays.

Jeune Afrique

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