Le rapport d’audit du cabinet Mazars révèle de graves irrégularités financières dans l’exploitation du gaz partagé entre le Sénégal et la Mauritanie, notamment concernant les compagnies BP et Kosmos Energy. Le document met en lumière sept anomalies majeures dans le cadre du Contrat de recherche et de partage de production d’hydrocarbures (Crpp) relatif au champ pétrolier Grand Tortue/Ahmeyim (GTA), découvert en 2015. Le rapport couvre la période de 2012 à 2021 et soulève des préoccupations concernant la gestion des coûts et des opérations par ces deux entreprises.
Les principales irrégularités identifiées comprennent :
- Coûts pétroliers récupérables : BP a déclaré des coûts totalisant 4,1 millions de dollars (près de 2,6 milliards F CFA), dont environ 2 millions de dollars (1,3 milliard F CFA) pour la quote-part du Sénégal. Toutefois, ces coûts incluent des montants précédemment déclarés par Timis Corporation, cédé par la suite à BP et Kosmos. En l’absence de documentation probante, Mazars estime que ces coûts ne peuvent être considérés comme récupérables.
- Absence de justificatifs pour les dépenses : Kosmos Energy a également déclaré des coûts pétroliers de près de 120 millions F CFA pour la période 2014-2016, mais sans fournir de documentation suffisante pour justifier ces dépenses. Les pièces justificatives étaient limitées à des factures sans preuves de contrats ou de livraisons de biens et services.
- Refacturation de charges fiscales : L’audit révèle que des charges fiscales ont été refacturées, notamment par le sous-traitant Eiffage Marine, pour un montant de 7,5 milliards F CFA. Mazars estime que ces montants ne remplissent pas les conditions nécessaires pour être récupérés par l’État, selon les règles du Crpp.
- Non-respect des règles comptables sur les devises : Le rapport signale que BP n’a pas respecté les règles du Crpp concernant la comptabilisation des opérations libellées en devises autres que le dollar. Cette violation a entraîné un surplus de coûts estimé à 194 346 dollars (121 millions F CFA), affectant ainsi la quote-part du Sénégal dans les coûts pétroliers.
- Surévaluation des frais de siège et autres irrégularités : L’audit note également une surévaluation de 187,4 millions F CFA des frais de siège imputés aux coûts pétroliers, ainsi que des écarts sur les pièces justificatives pour un montant de 19,1 millions F CFA. Des pièces justificatives insuffisantes ont également été relevées pour un montant de 43,4 millions F CFA.
Ces anomalies soulevées par Mazars soulignent de sérieuses préoccupations concernant la transparence et la gestion des ressources pétrolières et gazières dans le cadre de l’accord entre le Sénégal et la Mauritanie. Les autorités sénégalaises devront prendre en compte ces conclusions pour évaluer les conséquences financières et réglementaires de ces irrégularités.
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