Publié par Les propos de Cheikh Oumar Diagne sur les tirailleurs sénégalais continuent de faire des vagues, attisant un débat brûlant autour de l’héritage de ces soldats. En qualifiant les tirailleurs de « traîtres » et en remettant en question les hommages qui leur sont rendus, le directeur des Moyens généraux à la présidence sénégalaise a soulevé l’indignation de nombreux acteurs, notamment dans le contexte des commémorations du massacre de Thiaroye.
Cheikh Bara Ndiaye, député du groupe PASTEF, a dénoncé ces déclarations, estimant qu’elles traduisent « une mauvaise lecture du contexte et des hommes ». Le parlementaire a rappelé que les tirailleurs sénégalais ne forment pas un bloc homogène : les soldats ayant participé à la répression des résistances africaines lors de la colonisation ne peuvent être assimilés à ceux ayant combattu pour la France lors des guerres mondiales, ou encore à ceux massacrés à Thiaroye en 1944 pour avoir réclamé leurs droits. Selon lui, ces derniers sont des symboles de résistance et de lutte pour la justice, incarnant une page importante de l’histoire sénégalaise.
Le massacre de Thiaroye, où des soldats africains démobilisés furent violemment réprimés pour avoir exigé leur solde, est désormais reconnu comme un épisode tragique de l’histoire coloniale. La récente commémoration nationale, une première au Sénégal, a mis en lumière les sacrifices de ces hommes. Pourtant, les déclarations de Cheikh Oumar Diagne, affirmant qu’ils seraient « héros pour la France, mais pas pour nous », risquent de polariser davantage les opinions.
Pour de nombreux observateurs, cette polémique révèle l’urgence d’un débat serein et éclairé sur le rôle et l’héritage des tirailleurs sénégalais, afin d’honorer leur mémoire tout en tirant des leçons du passé.
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