Vaincu 1-0 sur ses terres lors du match aller, Tottenham se déplaçait ce soir du côté de Leipzig pour tenter d’inverser la tendance et obtenir une place en quarts de finale. De quoi sauver une saison pas franchement flamboyante sur la scène nationale, puisque les Spurs pointent à la huitième position en Premier League. Le Special One, privé de Kane, Sissoko ou encore Bergjwin, sortait tout de même une belle équipe, mais le Lusitanien devait donc aligner Lucas Moura en pointe. En face, un système assez similaire à 3 défenseurs, avec le Français Upamecano dans l’axe de la défense notamment, avec Nordi Mukiele en piston droit et Christopher Nkunku devant lui. Au final, le RB Leizpig s’est imposé, très facilement, sur le score de 3-0.
Et ça commençait très mal pour les Londoniens. Dès la dixième minute, Marcel Sabitzer ouvrait le score. Une frappe de l’extérieur de la surface, puissante certes, mais sur laquelle Lloris aurait pu mieux faire (1-0, 10e). Werner pensait avoir doublé la mise, mais son but était annulé (20e). La deuxième réalisation des locaux n’allait pas tarder à arriver, et encore une fois, c’est l’Autrichien qui frappait. Angeliño adressait un centre parfait sur la tête du numéro 7, qui la catapultait au fond depuis le premier poteau (2-0, 21e). Les Spurs étaient incapables de réagir et les Allemands continuaient de dominer, alors que Gulacsi vivait une soirée plus que tranquille. Il fallait attendre la 41e pour le voir intervenir pour la première fois, sortant une belle main sur cet enroulé de Lo Celso.
Il n’y avait pas photo
Schick était même à deux doigts de plier le match, sans le vouloir, après qu’Eric Dier ait dégagé le ballon contre lui. Lloris a dû sortir une belle parade pour empêcher le cuir d’aller au fond sur ce qui aurait été un sacré but gag (45e). Les troupes de Julian Nagelsmann maîtrisaient totalement leur sujet, supérieures tactiquement et physiquement. C’est simple, il n’y avait tout simplement pas de répondant en face. Au retour des vestiaires, la rencontre était toujours bien embarquée pour les Allemands, pas vraiment mis en difficulté.
On pouvait même se demander si Tottenham avait conscience de l’enjeu de la rencontre, tant il n’y avait aucun signe de réaction de la part des joueurs. Leipzig avait un peu baissé le pied, allant un peu moins de l’avant, mais il n’y avait plus aucun suspense dans cette deuxième période. Forsberg, entré en toute fin de partie, y allait même de son petit but, pliant définitivement, s’il y avait encore besoin, le duel. Après un centre d’Angeliño, légèrement dévié par un défenseur, il expédiait le cuir au fond des filets d’une frappe puissante (3-0, 87e). Qualification plus que méritée et logique pour l’équipe de Bundesliga.
L’homme du match : Sabitzer (9) : quel match de l’Autrichien. Avant de parler de son apport statistique évident avec ce doublé, il faut d’abord souligner qu’il a livré une véritable leçon de ce que doit être un milieu de terrain box-to-box. Il s’est ainsi projeté très souvent, toujours intelligemment, et a fait des dégâts dans la moitié de terrain anglaise. Et ces deux buts forcément, d’une frappe de l’extérieur de la surface (10e), puis d’une tête au premier poteau digne d’un renard des surfaces (21e). Il a été remplacé par Forsberg (87e), buteur sur son premier ballon touché
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RB Leizpig
Gulacsi (6) : le portier hongrois a vécu une soirée très tranquille, puisqu’il n’a que très peu été sollicité. Seule véritable intervention, cette belle main sur cette frappe de Lo Celso (41e). En deuxième période, il a ensuite bien capté une tentative de Dele Alli (74e). Rien d’autre à signaler.
Klostermann (6,5) : le défenseur germanique de 23 ans n’a même pas eu besoin de se salir le short ce soir. Très intelligent dans son placement, il a fermé les espaces, fait parler son physique imposant et n’a donc même pas vraiment dû aller au duel face à des Londoniens assez timides. Comme ses compagnons d’arrière-garde, il a été très propre lorsqu’il a fallu relancer.
Upamecano (7) : dans la charnière allemande, le Français a été dans tous les bons coups, et ce genre de match ne devrait que servir à faire grimper encore un peu plus sa cote. Imposant et serein dans les duels, ainsi que dans l’occupation des espaces derrière, il a ensuite été très propre dans ses sorties de balle. Il faut dire qu’en face, il n’y avait pas grand chose ce soir, ce qui a aussi bien aidé la défense allemande.
Halstenberg (6,5) : l’ancien de Sankt Pauli a été un peu plus rugueux que ses deux partenaires défensifs et a été solide sur les quelques interventions où il a dû s’employer. Lui aussi a bien assuré ses transmissions vers les joueurs de côté ou d’axe au démarrage des séquences de possession.
Mukiele (7) : l’ex-Montpelliérain n’a pas déçu ce soir, bien au contraire. Il a joué très haut et collé à la ligne, créant énormément de largeur pour le jeu offensif du RB Leizpig, et a été très dangereux offensivement balle au pied, comme son pendant à gauche. Défensivement, il a aussi fait le boulot. Il a cependant dû laisser sa place à Tyler Adams (55e) après avoir reçu le ballon dans le visage, ce qui l’a considérablement fait saigner. L’Américain a été un peu plus discret mais solide défensivement.
Laimer (7,5) : peut-être moins en vue que son acolyte du milieu qui s’est offert un doublé, il a cependant été plus que précieux. Il a toujours fait le bon choix dans la distribution du jeu, dictant le ton des attaques de son équipe et distillant de très bons ballons, le tout avec une certaine élégance. Et à tout ça, il faut ajouter un travail défensif considérable devant sa défense. Le véritable métronome de l’équipe.
Sabitzer (9) : voir ci-dessus.
Angeliño (7) : le piston gauche espagnol aura fait vivre un véritable calvaire à Serge Aurier. L’ancien de Manchester City s’est montré particulièrement tranchant sur son côté, affichant les qualités offensives qu’on lui connaît. Il a même terminé avec une passe décisive au compteur, sur ce centre parfait pour Sabitzer pour le doublé du milieu de terrain (21e). Il faudra surveiller si elle lui est accordée sur le but de Forsberg, puisque le ballon est touché par un défenseur, mais c’est encore lui qui était au centre. Le patron du côté gauche.
Nkunku (7) : le Titi Parisien a livré une prestation plus que sérieuse, confirmant sa transformation impressionnante en Bundesliga. Une capacité à créer du danger entre les lignes, avec beaucoup de liberté, qui a fait souffrir les défenseurs londoniens. Il a été remplacé par Amadou Haidara à la 59e minute, qui a apporté de la fraîcheur au milieu.
Schick (6,5) : en pointe de l’attaque, le Tchèque a brillé. Il a notamment fait un formidable travail en fixant les défenseurs des Spurs, offrant ainsi beaucoup de liberté à ses partenaires de l’attaque. Alderweireld et Tanganga notamment ont eu beaucoup de mal à le neutraliser, d’autant plus que comme tous les joueurs offensifs de son équipe, il a été assez mobile et a beaucoup dézoné.
Timo Werner (7) : il n’a peut-être pas marqué (même s’il pensait y être parvenu à la 16e minute avant que son but soit annulé), mais il s’est baladé sur le terrain. On a ainsi pu voir toute sa mobilité sur le front de l’attaque, et il a été impliqué dans toutes les occasions et situations chaudes de son équipe. Un volume de jeu impressionnant pour un attaquant, capable de toucher le cuir au milieu pour ensuite terminer l’action dans la surface rivale, et son jeu sans ballon est aussi précieux.
Tottenham
Lloris (3) : sur sa première intervention de la partie, le capitaine des Spurs a vu la frappe de Sabitzer terminer au fond des filets (10e) et s’il touche le ballon, sa main gauche n’a pas été assez ferme sur le coup. Il n’a pu que ralentir la tête de l’Autrichien sur le 2e but des Allemands (21e). Par la suite, le champion du monde a été vigilant (29e, 33e, 45e, 90e+6) mais il s’est incliné une ultime fois sur ce tir dans la surface du nouvel entrant, Emil Forsberg (90e+1). Sa prestation n’a pas été la hauteur de l’événement pour porter son équipe vers les quarts de finale, ou au moins faire illusion dans cette partie.
Dier (3,5) : sur son premier ballon, l’international anglais a rapidement mis en difficulté ses coéquipiers en ajustant mal sa passe (1e) et a offert un corner aux Allemands. Pas de quoi idéalement lancer les débats pour Tottenham. S’il a réalisé quelques interventions (79e), il n’a pas semblé très à l’aise dans ce 3-4-3 mis en place par José Mourinho.
Tanganga (3) : auteur d’une bonne récupération (9e), le jeune joueur anglais a été complètement devancé par Sabitzer de la tête et est donc fautif sur le deuxième but de la formation allemande (21e). Le défenseur de Tottenham, qui disputait son premier match de Ligue des Champions de sa carrière, a énormément souffert face à l’excellent Timo Werner.
Alderweireld (3) : l’international belge n’a dégagé de sérénité dans la défense des Spurs. Il a renvoyé beaucoup de ballons de façon peu académique, sans jamais chercher à construire. Le manque de vitesse du Diable Rouge lui a cruellement fait défaut même si, il faut le dire, il n’a pas été aidé par Sessegnon à sa gauche.
Aurier (3,5) : l’ancien joueur du PSG a réalisé un match en demi-teinte. Il a eu à faire à un client dans son rôle de piston droit en la personne d’Angeliño, qui n’a cessé de lui poser des problèmes. Offensivement, ses centres ont parfois permis d’apporter du danger dans la boîte, même si la fatigue, causée par ses dédoublements à répétition, a pris le dessus en seconde période. Sa bonne volonté n’a pas suffi sur ce ballon aérien, où il a manqué son intervention de la tête et laissé tout le luxe d’Angelino de servir Sabitzer pour le doublé (21e). Remplacé par Fagan-Walcott (90e+1).
Lo Celso (3) : l’ancien milieu parisien a manqué de justesse dans le dernier geste, même si sa frappe enroulée (41e) n’a pas été loin de tromper un Gulácsi aussi impeccable qu’à l’aller. Son match, dans lequel il a manqué de qualité et de précision technique, est à l’image de celui de toute l’équipe de José Mourinho : raté et à oublier. Remplacé par Gedson Fernandes (80e), auteur d’une frappe timide tranquillement captée par le portier hongrois (90e+5).
Winks (3,5) : l’international anglais est totalement passé à côté de son 8e de finale retour en Allemagne. Très fébrile face au RB Leipzig et complètement dépassé au milieu de terrain, il a été trop léger physiquement et battu dans l’impact. Averti juste avant la pause (45e+1), sa faute d’anti-jeu reflète parfaitement la frustration de sa rencontre, même s’il a tenté de prendre le jeu en main à certains moments. Il est fautif sur le dernier but de Leipzig (87e) en faisant preuve d’un attentisme déconcertant dans la surface.
Sessegnon (2,5) : l’ancien joueur de Fulham a montré qu’il avait encore beaucoup à apprendre pour performer au plus haut niveau. Trop frêle, trop naïf, il a perdu des ballons dans des zones dangereuses, permettant à ses adversaires de se créer des occasions. Même loin de ses cages, ce qui a permis à Leipzig de se projeter et a failli coûter le 3e but à ses partenaires en première période. Averti pour une vilaine semelle (involontaire) sur Mukiele (34e), l’Anglais a malgré tout multiplié les efforts sur son couloir gauche, en oubliant parfois de défendre, au grand désarroi d’Alderweireld.
Lamela (3,5) : l’international argentin n’est pas exempt de tout reproche sur le premier but concédé par Tottenham, puisqu’il est court sur la frappe de Sabitzer (10e). Offensivement, il a tenté de sonner la révolte mais a souvent trop porté le ballon et aurait été bien inspiré de lâcher le cuir plus tôt sur de nombreuses situations. Défensivement, il n’a pas rechigné à faire le travail (64e).
Lucas Moura (3) : l’ancien attaquant du PSG n’a que trop rarement été trouvé sur le front de l’attaque. Il n’a pas réussi à faire la différence, même sur la vitesse, qui est pourtant l’une de ses principales qualités d’ordinaire. Physiquement, il n’a pas fait le poids face à l’arrière-garde allemande. Le Brésilien a été volontaire mais impuissant tout au long de cette rencontre, en témoigne cette frappe faisant un heureux dans les travées de la Red Bull Arena (58e).
Alli (3,5) : il a été l’un des rares joueurs des Spurs à se démarquer sur la pelouse du 3e de Bundesliga en première période, ou du moins à essayer. Dos au but, il a parfois réussi à se mettre en position idéale pour attaquer. Ses contrôles orientées n’ont toutefois pas permis à Tottenham d’arracher une qualification outre-Rhin et l’atout offensif des Three Lions, qui a trouvé les gants de Gulácsi (73e), a peu à peu disparu au fil du match alors que, plus le chrono passait, moins les Spurs croyaient en leurs chances de qualification.
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