Le Brexit a déjà été reporté quatre fois et le départ fixé le 31 janvier des Britanniques de l’Union ne refermera sans doute pas encore une saga où les surprises ne sont jamais à exclure, surtout chez les sportifs notamment avec leur permis de travail. Les Sénégalais, 20e au classement Fifa, n’en feront certainement pas les frais.
Depuis 1995, tout footballeur originaire d’un pays membre de l’Union européenne peut rejoindre le championnat anglais sans condition particulière. Mais le Royaume-Uni devrait sortir de l’Union européenne ce 31 janvier 2020. Une perspective qui serait inquiétante. Car l’obtention du permis de travail pourrait poser de problèmes aux joueurs africains. La Premier League, très attractive, est le championnat qui consomme le plus de joueurs étrangers. En 1992, à sa création, ils représentaient 30% des joueurs. Aujourd’hui, ils sont à peu près 70%. Selon poleafrique.info, un «Hard Brexit», c’est-à-dire une rupture dure, pourrait avoir de graves répercussions sur le football anglais. En cas de Brexit dur, les conditions d’obtention des permis de travail, que ce soit pour les Européens comme pour les non-Européens, seront de plus en plus compliquées. D’autant plus que tous les joueurs devront être internationaux. En effet, comme le rappelle France Info, «un joueur d’un pays qui pointe au-delà du 50e rang mondial établi par la Fifa verra sa demande refusée par le Home Office. Un joueur dont l’équipe fait partie des 50 premières nations doit obligatoirement jouer en équipe nationale et obtenir un certain nombre de sélections sur les 24 derniers mois pour obtenir son permis». Un footballeur dont le pays se situe entre la 31ème et la 50ème place doit avoir disputé au moins 75% des matchs en sélection. Pour une nation classée entre la 11ème et la 30ème place (cas du Sénégal), 45% de sélections sont requises. Enfin pour un joueur d’un pays du top 10, au moins 30% des matchs doivent avoir été joués. Chiffres éloquents. Sadio Mané et ses coéquipiers évoluant en Premier League, notamment Cheikhou Kouyaté et Ismaïla Sarr le dernier arrivé, remplissent les conditions avec leur position de 20e au monde.
Brexit : La chute du football anglais, réjouissance pour d’autres ?
En plus de ne plus pouvoir drainer les meilleurs jeunes talents mondiaux et européens, les conséquences se répercuteraient aussi au niveau des droits télévisés, sur le prix des joueurs et sur les abonnements. Un gros manque à gagner pour ce championnat, quand on sait la quote-part allouée aux équipes et qui leur permet de supporter la masse salariale de leurs joueurs. Le championnat anglais pourrait donc perdre son statut d’Eldorado au profit de terres moins arides comme l’Italie, la France l’Espagne, l’Allemagne ou même la Turquie, qui eux demeurent dans l’Euro. Cette disposition risque de sévèrement toucher l’Afrique. Néanmoins, le Brexit pourrait être vu d’un bon œil. Si la conséquence est de faire baisser le nombre de joueurs européens, le corollaire sera de voir émerger de jeunes pousses anglaises. Une bonne nouvelle pour les clubs formateurs ainsi que pour la sélection anglaise. Toutefois, des exceptions légales pourraient être aménagées pour faciliter l’intégration des footballeurs européens, comme en Suisse et en Norvège.
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