Guedji Ndour tue son camarade de chambre, Pape Diouf qui avait épuisé ses 500 FCfa de crédit téléphonique. Il risque les travaux forcés à perpétuité.
Guedji Ndour risque de passer le reste de ses jours en prison, si la Chambre criminelle suit la logique du parquet général. L’accusé a tué son camarade de chambre, Pape Diouf pour une banale histoire de crédit téléphonique estimé à 500 FCfa. Le 9 décembre 2015 à Ouakam, aux environs de 22 heures, Guedji Ndour avait laissé son téléphone portable dans la chambre qu’il partage avec Pape Diouf. Lequel a pris le mobile à son insu et vidé le compteur à recharge. Voulant émettre un appel, Guedji constata qu’il n’avait plus de crédit téléphonique. Interpellant son colocataire, il n’eut pour toute réponse qu’une discourtoisie offensante de la part de Pape Diouf.
Hors de ses gonds, noir de colère, il exige remboursement de son crédit. Ivre comme un Polonais, Pape l’abreuve d’injures et de menaces de mort. Mieux il brandit un poignard et lui en assène un coup au thorax et à la tête. Guedji se débat, réussit à maîtriser son protagoniste, lui arrache l’arme et riposte. Atteint à la tête, Pape tombe, ensanglanté. Guedji l’abandonné sur les lieux, se rend à l’hôpital Fann pour faire soigner ses blessures. Un voisin alerte la gendarmerie de Ouakam dont les éléments tombent sur le corps sans vie de Pape Diouf. Arrêté, inculpé de meurtre, Guédji Ndour reconnait le crime à l’enquête préliminaire, soutenant la légitime défense. Il a réitéré ses aveux hier mercredi, à la chambre criminelle de Dakar, sollicitant la clémence des jurés.
Maçon, marié, père de 2 enfants, Guédji confie : «J’ai fait une erreur. Pape était mon camarade de chambre. C’est à cause d’une banale dispute que je l’ai tué. Il était recherché par les gendarmes. C’est pourquoi il était venu s’installer dans ma chambre. Et le jour des faits, il avait usé de drogue. Ce qui explique son comportement à mon encontre. Il m’a poignardé à la poitrine et à la tête. Et pour sauver ma peau, je lui ai repris l’arme. Mais je n’avais pas l’intention de le tuer.» Poursuivant, l’accusé explique ne l’avoir pas tué pour le crédit téléphonique, mais pour se défendre. «Je sollicite votre clémence pour pouvoir retrouver ma famille», a-t-il conclu. D’avis que le meurtre est établi, le parquet général a requis les travaux forcés à perpétuité.
Mes Ndèye Fatou Sarr et Ousseynou Fall de la défense ont demandé à la chambre de disqualifier le meurtre en coups et blessures volontaires ayant donné la mort sans intention de la donner de faire une application bienveillante de la loi pénale. La chambre a mis l’affaire en délibéré au 4 mars prochain.
DOUDOU DIOP
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