Dans la nuit du 13 au 14 juillet, l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) a réalisé une opération majeure à Ouagou Niayes. Avec le soutien de la Brigade d’intervention polyvalente (BIP), cette unité de la police a réussi à démanteler un réseau puissant de trafic de cocaïne utilisant des méthodes sophistiquées dignes des cartels d’Amérique latine.
Le réseau était dirigé par S. O. Diop, alias «Capo Keuz», un multirécidiviste bien connu des services de police pour des infractions telles que le trafic de drogue, le blanchiment de capitaux, et le recel. Il a été appréhendé en compagnie de dix-neuf membres présumés de son gang, parmi lesquels figuraient quatre femmes : N. C. K. Diakhaté, R. Diédhiou, K. Doucouré et M. Faye.
Les individus arrêtés ont été présentés au procureur de la République. Ils font face à des accusations de divers délits graves, incluant l’association de malfaiteurs, la détention de crack à des fins de trafic, la complicité de trafic, l’usage collectif de crack, la facilitation de l’usage de crack, la séquestration, la détention de munitions sans autorisation, le blanchiment de capitaux et la tentative de corruption.
L’enquête est toujours en cours. Selon le journal L’Observateur, trois membres importants du réseau sont activement recherchés. Le journal a, dans son édition de ce lundi, relaté en détail la chute de «Capo Keuz» après plusieurs semaines de traque par l’Ocrtis.
Forteresse, barbelés et gardes armés
Grâce à des informations recueillies par ses sources discrètes, l’Ocrtis surveillait de près le cartel de Ouagou Niayes. Les rumeurs concernant les activités de trafic de drogue dans ce quartier central de Dakar ont été confirmées par une dénonciation anonyme. Cette dénonciation provenait d’une personne dont le neveu avait failli mourir d’une overdose dans le QG du cartel, ce qui a incité l’Ocrtis à ouvrir une enquête et à élaborer un plan pour arrêter «Capo Keuz» et son groupe.
Cependant, l’opération s’annonçait compliquée. Le chef du réseau s’était installé dans un immeuble familial de deux étages, transformé en une véritable forteresse avec des barbelés et des gardes armés en permanence. Les entrées étaient rigoureusement contrôlées. «Capo Keuz» avait aménagé la maison avec des grilles, portes et fenêtres en fer, créant des zones spécifiques pour le stockage, la consommation et la dissimulation de meubles de luxe, fruits du blanchiment de l’argent issu du trafic de stupéfiants», décrit L’Observateur.
Le journal souligne que cette forteresse était sécurisée par une armée de guetteurs postés à des endroits stratégiques du quartier, dont la mission était de signaler toute présence suspecte. L’enquête a également révélé que «Capo Keuz» bénéficiait de la complicité de certains voisins en échange de soutiens financiers réguliers.
Après avoir envoyé des éclaireurs pour surveiller le voisinage, l’Ocrtis a trouvé une faille qui a permis à l’un de ses agents de pénétrer dans la maison sous couvert d’être un client potentiel, passant commande de dix pierres de crack.
Ocrtis et BIP, main dans la main
L’agent infiltré a profité de sa visite pour prendre des photos des lieux. Selon L’Observateur, il a noté que les appartements privés de «Capo Keuz» se trouvaient à l’étage, gardés par des hommes armés. Il a également constaté la présence de toxicomanes transformés en loques humaines et a pu enregistrer les noms des plus proches collaborateurs du chef de la bande : P. Gama, M. M. Fall, A. Z. Thiam, D. Fall, R. Diédhiou, la dame N. C. K. Diakhaté et M. Fall.
Après avoir collecté ces informations cruciales, l’Ocrtis a décidé de lancer l’assaut, sollicitant l’appui de la BIP pour mener à bien l’opération. Les deux unités de police ont lancé l’assaut le 13 juillet.
L’opération a failli échouer lorsque les occupants de la forteresse ont coupé l’électricité dès qu’ils ont senti la présence des forces de l’ordre, selon le journal du Groupe futurs médias. Avançant dans l’obscurité, les policiers ont dû faire face à des obstacles supplémentaires : des barricades (portes, rideaux et grilles en fer, fils de barbelés, etc.) avaient été érigées à l’intérieur de la maison pour compartimenter l’accès aux étages supérieurs où étaient stockées les drogues.
Ce dispositif a ralenti l’intervention des policiers, permettant aux trafiquants de se débarrasser d’une partie des produits illicites. Toutefois, l’intervention s’est soldée par l’arrestation de «Capo Keuz» et de ses complices présumés. La fouille du QG a permis de saisir 21 pierres de crack, dissimulées sous des matelas orthopédiques, huit munitions de calibre 22 mm, des rouleaux de papier aluminium, des boîtes de bicarbonate de sodium, des pipes à crack, trois balances électroniques, des briquets, et des cadenas.
La même source indique également que des passeports, cartes d’identité, chéquiers et meubles de luxe ont été saisis au cours de l’opération.
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