Arrêtée à l’aéroport de Dakar pour outrage à un policier, Nerlessa Monique (38 ans), musulmane voilée de nationalité américaine, sera jugée ce mardi.
On lui reproche d’avoir giflé un agent de police dans l’exercice de ses fonctions. Elle risque jusqu’à 3 mois ferme.
Depuis vendredi dernier, Nerlessa Monique (38 ans), ressortissante américaine musulmane, croupit à la Maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6. Elle est placée sous mandat de dépôt par le procureur de la République de Dakar. Inculpée des délits d’«outrage à agent de la force publique dans l’exercice de ses fonctions, violences et voie de fait», son procès se tiendra ce mardi, devant le Tribunal de grande instance de Dakar, statuant en matière de flagrant délit, au palais de Justice Lat Dior. Professeur d’Anglais dans une université saoudienne, elle a été arrêtée auparavant, à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, suite à un incident avec un policier. Selon la version de l’agent de police, la dame lui a administré une gifle en pleine figure. En fait, mariée à un Sénégalais et venue accompagner sa famille, Mme Monique a voulu prêter main forte à une personne âgée qui déplaçait difficilement ses valises. Selon une autre version, «le policer lui a demandé de quitter les lieux sur un ton irrespectueux en essayant de poser sa main sur elle. C’est à cet instant que la dame lui a demandé de ne pas la toucher en anglais». «Don’t touch me» (ne me touche pas), lui a-t-telle lancé, mais le flic s’est évertué à faire son travail. Des propos que l’agent a mal interprété à se jetant sur elle, avec l’aide de ses collègues pour la «malmener, la brutaliser et la trainer en public et avec force». A cette humiliation s’ajoutent les charges retenues contre elle qui peuvent lui valoir jusqu’à trois mois d’emprisonnement.
«Elle a été abusivement arrêtée pour des faits d’outrage à un policier à l’aéroport. On a violé ses droits. Sur simple déclaration d’un policier qui a voulu toucher son corps et la dame a refusé parce que, pour elle musulmane, il est hors de question qu’un homme autre que son mari la touche. Elle s’est débattue et a été conduite manu militari en garde à vue», insistent ses proches. Qui soulignent qu’elle a été violentée et s’est retrouvée même avec des blessures. De son côté, l’ambassade des Etats-Unis à Dakar suit de près ce dossier. D’ailleurs, lors de l’enquête préliminaire, une délégation a été dépêchée pour la remise en liberté de Mme Monique, mais cela n’a pas empêché la continuation des poursuites. «Pour Nerlessa Monique, un homme qui n’est pas son mari n’a pas le droit de poser la main sur elle et c’est pourquoi l’ambassade a été surprise d’apprendre qu’elle a été arrêtée», signale-t-on. Pour l’heure, un pool d’avocats est déjà constitué pour assurer sa défense. Mais d’aucuns évoquent un risque d’incident diplomatique entre le Sénégal et les Etats-Unis, au regard du statut de la dame qui se trouve être un professeur d’université, donc cadre de l’Administration américaine. Des arrestations pouvant remettre en cause les relations diplomatiques entre le Sénégal et d’autres Etats, il en a toujours eues beaucoup de cas dans le passé…
→ A LIRE AUSSI : Choc! Un couple décide de se suicider dans un congélateur
→ A LIRE AUSSI : Insolite: Un rappeur envoie “aux toilettes” un billet de…
→ A LIRE AUSSI : Est-ce vrai que le comportement d’une personne musulmane change 40 jours avant la mort?
'