Publié par Mamadou N’Diaye est en passe de devenir une célébrité. Depuis le rachat par le musée La Piscine d’un vitrail à son effigie, en septembre, le guérisseur sénégalais du Pile suscite beaucoup d’intérêt : il est définitivement sorti d’un oubli qui était très injuste quand on sait combien le personnage était populaire à Roubaix, avant sa mort en 1985.
Après avoir récemment eu les honneurs du journal Le Monde, « Mamadou », qui possède désormais une page à son nom sur Wikipédia, sera ce mardi sur France Culture dans l’émission La Fabrique de l’histoire. Victor Macé de Lépinay, Anne Fleury et Yann Fressy sont venus à Roubaix en décembre enquêter sur les traces de l’ancien boxeur. De ce travail est né un documentaire de 50 minutes qui passionnera ceux qui s’intéressent au destin si singulier de cet homme qui incarne aujourd’hui les réussites de l’immigration à la roubaisienne.
Avant d’être guérisseur, Mamadou Ndiaye a été mousse dans la marine marchande puis boxeur et entraîneur.
Avant d’être guérisseur, Mamadou Ndiaye a été mousse dans la marine marchande puis boxeur et entraîneur.
On y rencontre le Mamadou boxeur et entraîneur, à travers les témoignages de sportifs ayant été formés par celui qu’on surnommait alors la « Panthère noire ». « Une personne hors du commun », raconte un de ses anciens élèves. On apprend pourtant qu’il était loin d’être un boxeur de légende. Et qu’il a dû accomplir de nombreux petits boulots, dans des bars, à la ville de Roubaix ou encore au cimetière, en parallèle de son activité de chiropracteur.
« Dans les interviews de Roubaisiens qui s’en sont remis à ses mains, on découvre un Mamadou plus mystique que celui qu’on avait entrevu jusqu’ici. »
Ce sont bien ses dons, lui à qui on prête la bagatelle de 54 000 guérisons, qui sont ici décryptés. Dans les interviews de Roubaisiens qui s’en sont remis à ses mains, on découvre un Mamadou plus mystique que celui qu’on avait entrevu jusqu’ici. Un guérisseur qui demande à ses patients de remercier Dieu lorsqu’ils sont soulagés de leurs maux, et qui prend soin de leur demander de signer le livre d’or avant de partir…
Après le vitrail, trois tableaux représentant Mamadou sont à leur tour sortis de l’oubli et ont été acquis par le musée La Piscine.
Après le vitrail, trois tableaux représentant Mamadou sont à leur tour sortis de l’oubli et ont été acquis par le musée La Piscine.
Au fil du récit, on croise le président local de la Communauté des ressortissants de l’Afrique de l’Ouest (CRAO), qui a découvert dans notre journal l’existence de Mamadou et a décidé d’organiser une exposition en avril sur le personnage. On fait la connaissance d’Achiel de Vuyst, un Belge auteur de deux livres sur Mamadou, qui parle de ses origines sénégalaises. On entend même la voix d’André Diligent qui, avant d’être maire de Roubaix, a été l’avocat du guérisseur lorsqu’il a été poursuivi devant les tribunaux pour exercice illégal de la médecine. « Il y a 2 000 ans, on avait fait le même procès à Jésus », ose-t-il. En cadeau final, vous apprendrez qui est la fameuse « marquise » qui a commandé le vitrail de Mamadou. Mais pour cela, il faudra écouter La Fabrique de l’histoire, ce mardi à 9 h sur France Culture.
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