Ousmane Sow est un artiste sculpteur sénégalais né le 10 octobre 1935 à Dakar et mort le 1er décembre 2016 dans la même ville. Il grandit à Reubeuss, un des quartiers les plus chauds de Dakar, où il reçoit une éducation extrêmement stricte au cours de laquelle son père le responsabilise très jeune. Il hérite de ce père, la rigueur, le sens du devoir, et un esprit libre. À la mort de celui-ci il décide de partir pour Paris, sans un sou en poche. Il se fait héberger dans les commissariats de police, et connaît la douceur d’une France alors terre d’accueil. Tout en pratiquant divers petits métiers, et après avoir renoncé à suivre l’enseignement de l’école des beaux-arts, il passe un diplôme de kinésithérapeute.
Bien que sculptant depuis l’enfance, c’est seulement à l’âge de cinquante ans qu’il fit de la sculpture son métier à part entière. Mais la kinésithérapie qu’il exerça jusque-là n’est sans doute pas étrangère au magnifique sens de l’anatomie que l’on trouve dans son œuvre. Durant toutes ces années d’activité, il transforme la nuit son cabinet médical et ses appartements successifs en ateliers de sculpture, détruisant ou abandonnant derrière lui les œuvres qu’il crée.
Révélé en 1987 au Centre Culturel Français de Dakar, où il présente sa première série sur les lutteurs Nouba, l’artiste expose six ans plus tard, en 1993, à la Dokumenta de Cassel en Allemagne. Puis, en 1995, au Palazzo Grassi, à l’occasion du centenaire de la Biennale de Venise. Jusqu’à cette première exposition, organisée par le centre culturel français de Dakar en 1987, on ne connaît rien de sa création, si ce n’est l’extrait d’un film d’animation qu’il a lui-même réalisé et qui mettait en scène des petites sculptures animées.
C’est en 1984, inspiré par les photos de Leni Riefenstahl représentant les Nouba du Sud-Soudan, qu’il commence à travailler sur les lutteurs de cette ethnie et réalise sa première série de sculptures : Les Nouba. En 1988, naîtront Les Masaï, en 1991 Les Zoulou, et enfin, en 1993, les Peul.
Sa dernière création est une sculpture intitulée Le Paysan, de cinq mètres de haut, commandée par la Présidence de la République du Sénégal et l’Agence de la Francophonie. Cette sculpture devrait être installée en bronze devant le centre international de conférence Adbou Diouf à Diamnadio, pas très loin de Dakar.
Le 11 décembre 2013, il est le premier artiste noir à entrer à l’Académie des beaux-arts, au fauteuil d’Andrew Wyeth, le second sous la Coupole depuis l’entrée de Léopold Sédar Senghor à l’Académie française .
Sa vie autant que son œuvre sont profondément ancrées dans son pays. Il n’imagine pas sculpter ailleurs qu’au Sénégal. Et, alors qu’il vécut une vingtaine d’années en France, plus rien ni personne ne pourrait lui faire quitter sa terre africaine.
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