Affaire Mame Mbaye Niang : La condamnation pour diffamation de Sonko confirmée, son éligibilité…

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La Cour suprême a confirmé jeudi, juste avant minuit, la condamnation de l’opposant emprisonné Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis pour diffamation, une sentence largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle du 25 février.

L’avocat de l’État, El Hadji Diouf, a réagi en déclarant : « On a confirmé la peine et les dommages et intérêts. Sonko a perdu sur toute la ligne. Il est maintenant totalement interdit de participer à une élection. »

Les avocats de M. Sonko ont éludé la question de l’éligibilité de leur client, laissant au Conseil constitutionnel le soin de trancher prochainement.

Ousmane Sonko, 49 ans, troisième lors de la présidentielle de 2019, est poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang pour « diffamation, injures et faux ».

Après plus de douze heures de débats, la Cour suprême a confirmé la peine en appel de six mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts, compromettant fortement les chances de l’opposant de participer au scrutin présidentiel.

La décision de la Cour suprême met fin à cette affaire. Le camp de Sonko avait retrouvé l’espoir en une candidature de leur chef de file après qu’un juge a ordonné mi-décembre sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor qui avait été cassée par la Cour suprême.

Il a été investi dimanche par sa coalition pour la présidentielle dans un lieu privé, à huis clos, après l’interdiction par les autorités du meeting public prévu samedi.

Malgré le refus de l’administration de délivrer à M. Sonko les documents nécessaires, l’opposant a fait déposer son dossier de candidature au Conseil constitutionnel. Son mandataire doit passer vendredi devant la commission de contrôle des parrainages de la juridiction.

Mercredi, cet organe a validé le dossier d’Habib Sy, un candidat du même bord politique que M. Sonko, qui a promis de se désister si le leader de sa formation peut se présenter.

Un autre plan B de sa formation dont le dossier a été examiné jeudi, Bassirou Diomaye Faye, doit régulariser sa situation concernant ses parrainages pour participer au scrutin.

« Ce procès est la balle de match. On est tenus par les délais », avait déclaré à l’audience Me Cheikh Koureyssi Ba, l’un des conseils de l’opposant.

« Cette affaire est une opération de liquidation politique d’un adversaire, avec un chronogramme où on compte les jours pour dire que telle personne ne participera pas à l’élection présidentielle. Monsieur le président, j’espère que cette commande politique ne passera pas devant vous », avait estimé Me Massokhna Kane, en clôturant la plaidoirie des avocats de M. Sonko.

Dans une autre procédure, M. Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de corruption de la jeunesse et condamné à deux ans de prison ferme. L’opposant ne s’était pas présenté au procès et a été condamné par contumace.

L’homme de 49 ans est emprisonné depuis fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, et dénonce toutes ces affaires comme des complots visant à l’écarter de la présidentielle.

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