Les décès dus au coronavirus s’accentuent ces derniers jours pour le Sénégal. 48 h après le 3ème décès, un malade hospitalisé et pris en charge au centre régional de traitement de Ziguinchor et issu de la transmission communautaire, deux autres viennent de perdre la vie dont un cas grave interné au sein de l’hôpital Fann en réanimation au centre Cuemo.
Face à cette situation, le professeur Moussa Seydi continue de lancer l’alerte. Car, selon lui, « cette situation est susceptible d’évoluer face à la négligence et au manque de prévention de certaines personnes qui peuvent entraîner une situation extrêmement grave ».
L’objectif du Sénégal dans la réponse contre le coronavirus était de s’en sortir sans décès, répété très souvent par le professeur Moussa Seydi en charge du traitement des personnes victimes de coronavirus. Toutefois, ce dernier n’a cessé d’insister sur l’adoption des gestes barrières afin de ne pas engranger beaucoup de cas. Aujourd’hui, avec la contamination communautaire qui prend une proportion fulgurante au cours de ce mois, les décès se succèdent avec quatre victimes en 19 jours et une enregistrée en mars.
Devant le nombre de cas enregistrés qui progresse, les cas communautaires et le nombre de décès qui croisse, le Professeur Moussa Seydi s’inquiète : « il faut prendre des dispositions plus strictes pour éviter la propagation du coronavirus au Sénégal. Les cas communautaires constituent une source d’inquiétude. Cependant, la solution la plus simple demeure la généralisation du port du masque devenue effective ». Dans un entretien réalisé par Caroline Roussy, chercheuse à l’IRIS et responsable du programme Afrique/s, le professeur Seydi a déclaré que dans cette pandémie, on guérit plus qu’on ne meurt de la maladie, ce n’est pas comme le virus Ebola. Par conséquent, il a observé : « Cela ne sert à rien de créer la panique ».
Revenant sur le taux de décès que peut encourir le Sénégal dans cette lutte contre le coronavirus, le professeur soutiendra tout simplement que la létalité peut atteindre 2 à 3 %, cela signifie que s’il y a beaucoup de cas, il y aura beaucoup de morts. « S’il y a beaucoup de cas, nous ne pourrons même pas les prendre en charge correctement, et la létalité ne sera pas entre 2 et 3 %, mais pourra atteindre 17 %, comme ce fut le cas, à un certain moment, en Italie. Il ne faut pas paniquer ni angoisser exagérément les gens par rapport à la gravité de la maladie, il faut leur montrer que la négligence et le manque de prévention peuvent entraîner une situation extrêmement grave », a-t-il fait comprendre.
Et de poursuivre : « avec un nombre de cas élevé, le dénominateur augmente et le nombre de cas pourrait atteindre des dizaines de milliers, car 3 % de décès sur 1 000 000 cas correspondent à 30 000 décès ». Moussa Seydi a par ailleurs annoncé qu’en revanche si la situation est susceptible d’évoluer et si nous devons faire face à une épidémie massive, il nous faudra nous réorganiser.
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