Le débat sur l’abrogation de la loi d’amnistie continue de diviser l’opinion publique au Sénégal, et Aïssata Tall Sall a, involontairement, intensifié la polémique. Invitée mercredi soir sur le plateau de Maimouna Ndour Faye, l’ex-ministre de la Justice et présidente du groupe parlementaire Takku Wallu a tenu des propos qui n’ont pas manqué de susciter des réactions. Elle s’est exprimée sur les nombreuses arrestations de jeunes survenues entre mars 2021 et mars 2024, lors des troubles ayant marqué le pays.
Surnommée « la Lionne du Podor », Aïssata Tall Sall a justifié ces arrestations en expliquant qu’elles visaient à rétablir le calme :
« Face à l’ampleur des troubles, il fallait isoler les jeunes en les envoyant en prison pour ramener l’accalmie. Certains d’entre eux, lors des interrogatoires, disaient agir sur des informations glanées sur TikTok, sans vraiment comprendre leurs motivations. »
Elle a également défendu l’action des procureurs, les qualifiant de garants de l’ordre public :
« Je me suis demandé pourquoi retenir ces jeunes. Mais les procureurs faisaient leur travail. Si ces jeunes n’avaient pas été isolés, il y aurait eu plus de pertes humaines. À ce moment-là, la prison était le lieu le plus sûr pour eux. »
Ces déclarations ont surpris la journaliste Maimouna Ndour Faye, qui a réagi en évoquant les critiques sur les mandats de dépôt, souvent jugés excessifs. En réponse, Aïssata Tall Sall a tenté de nuancer ses propos :
« Les procureurs ont agi avec discernement. Nous avons libéré les innocents dès que possible. Mais il y avait aussi des individus qui préparaient des cocktails Molotov et qui assumaient ces actes. »
Elle a conclu en soulignant que son rôle, sous les instructions du président, était d’apaiser les tensions :
« Le président m’a confié la mission de ramener l’ordre. Nous avons agi avec précaution pour éviter un basculement dans une violence incontrôlable. »
Ces propos, perçus par certains comme une légitimation des arrestations massives, risquent d’amplifier les critiques de l’opposition et des défenseurs des droits humains, qui dénoncent depuis longtemps ces pratiques.
Par ailleurs, Aïssata Tall Sall a récemment mis en garde contre les difficultés juridiques liées à l’abrogation de la loi d’amnistie, rappelant notamment les principes de non-rétroactivité des lois et d’intangibilité des droits acquis. Elle avait souligné que l’actuel président et son Premier ministre avaient eux-mêmes bénéficié de cette loi, rendant toute modification complexe :
« C’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire », avait-elle averti.
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