Les autorités de transition du Mali affirment avoir déjoué une tentative de coup d’État, dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 mai. « Un groupuscule d’officiers et de sous-officiers anti-progressiste, soutenus par un État occidental » aurait tenté le coup de force ce soir-là, selon un communiqué des autorités maliennes ce lundi 16 mai 2022.
Pour le moment les autorités n’ont donné aucun détail. Aucun nom, aucun grade, aucun corps de l’armée, ni aucune précision sur les actes qui auraient été posés par ces officiers et sous-officiers que le gouvernement de transition accuse d’avoir voulu « briser la dynamique de la refondation du Mali ». Des sources sécuritaires affirment à RFI qu’une dizaine de soldats ont été arrêtés.
Le communiqué du gouvernement indique également que des recherches sont toujours en cours pour traquer d’éventuels complices, et que les personnes déjà interpelées « seront mises à disposition de la justice ». On pourrait donc on savoir davantage lorsque ces suspects ne seront plus au secret, mais que leur cas sera, effectivement, judiciarisé, et que des avocats pourront les rencontrer et s’exprimer.
Désaccords avec l’armée
En tout état de cause, selon plusieurs sources sécuritaires, au sein de l’armée malienne, et judiciaires, les personnes arrêtées auraient été dénoncées, surtout pour avoir exprimé des désaccords et une forme de mécontentement : au sujet de la conduite des opérations militaires sur le terrain, et de certains changements au sein de la hiérarchie militaire. Ces sources ne sont pas en mesure de citer les noms des personnes arrêtées, mais estiment qu’il s’agit essentiellement de voix dissonantes au sein de l’armée.
Ce n’est en tout cas pas la première fois que les autorités maliennes de transition dénoncent des tentatives de coup d’État. C’est même la quatrième. La première, visait, entre autres, l’ex-Premier ministre Boubou Cissé et l’animateur radio Ras Bath. C’était en décembre 2020, quatre mois après le premier coup d’État -réussi celui-là, de la junte conduite par l’actuel président, le colonel Assimi Goïta. La Justice malienne avait finalement blanchi les accusés quatre mois plus tard.
« État occidental »
Le deuxième cas concerne l’ancien secrétaire général de la présidence, Kalilou Doumbia, l’ancien chef des services de renseignement, le colonel-major Kassoum Goïta, et quatre autres co-accusés. Ils ont tous été officiellement inculpés en novembre dernier, pour tentative de coup d’État. Ils avaient d’abord passé plusieurs semaines dans les geôles de la sécurité d’État, en dehors de tout cadre légal. Leurs avocats ont dénoncé des actes de torture particulièrement violents. Tous sont toujours en détention et attendent d’être jugés.
Enfin la dernière accusation de préparation de coup d’État, c’est celle proférée par le Premier ministre de transition, Choguel Maïga, qui a justifié l’expulsion de l’ambassadeur de France en affirmant qu’il avait « un plan pour renverser le gouvernement ». Des accusations formulées en février dernier, sur l’antenne de RFI, et qui n’ont jamais été détaillées.
Aujourd’hui encore, Bamako affirme qu’un « État occidental » a « soutenu » la tentative de coup qui a été déjouée. La France n’est pas nommée, mais l’accusation est devenue récurrente. Les sources diplomatiques françaises jointes par RFI démentent et assurent ne disposer d’aucune information sur cette tentative.
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