La salle 3 du Palais de Justice de Dakar, prévue pour le procès du rappeur Ngaka Blindé, était bondée. Elle a été prise d’assaut par les soutiens du prévenu et d’autres justiciables dès les premières heures de la matinée. A 9 heures déjà, les prévenus étaient dans le box des accusés à l’exception de Ngaaka Blindé, invisible dans la salle. « Est-ce que l’affaire est enrôlée, Ngaaka Blindé n’est pas ici », murmure-t-on du côté des journalistes. Qui ont été vite édifiés sur son absence. « Il n’a pas été extrait de sa cellule. Nous avons fait les diligences et il est en cours de route. Il sera là dans quelques minutes », rassure Me Moustapha Dieng, l’un des avocats de la défense. Et, à 9h45mn, la star du jour fait son entrée dans la salle d’audience, accompagné par deux agents de l’administration pénitentiaire.
Le rappeur a plutôt l’air en forme. La mise bien soignée et sa tête soigneusement rasée. Il ne laisse paraitre aucun signe montrant qu’il aurait subi une opération durant sa détention. A 11h50, les prévenus, Baba Ndiaye Alias Ngaaka Blindé et Khadim Ndiaye sont appelés à la barre. L’audience démarre. Le président de la deuxième chambre correctionnelle, Maguette Diop leur notifie les faits de contrefaçon, falsification et altération de signes monétaires pour lesquels ils sont poursuivis. Baba Ndiaye et Khadim Ndiaye bottent en touche.
Ngaaka Blindé en larmes
Etudiant en master 2 à la faculté des Sciences économiques, Khadim Thiam a avoué avoir confectionné les billets. « Nous les avons imprimés sur le net avant de les photocopier sur les papiers A4 », a déclaré Khadim Ndiaye pour se dédouaner.
Pour sa part, Ngaaka Blindé explique que les billets ont été produits pour les besoins de son clip « Argent, Maison, Femme et Maman », très apprécié par les fans. Une trentaine de personnes dont le comédien « Sanex » et des mannequins devaient figurer dans le clip. « On s’était donné rendez-vous à la cité Mixta dans un appartement que j’avais loué à 30 mille francs CFA la journée. Nous étions de plain-pied dans les préparatifs. Khadim Thiam m’avait remis les billets, qu’il avait mis dans une enveloppe Kaki que j’avais posée sur le tableau de bord de ma voiture, sans aucune crainte. J’ai été interpellé par les policiers du commissariat des Parcelles assainies au moment où je devais récupérer des habits et des chaussures.
Au début, je ne me faisais pas de souci. Je me disais que je serais libéré après interrogation. Déféré au parquet, j’ai finalement réalisé que les choses étaient graves », a expliqué l’artiste. Il poursuit : « Je ne pensais pas que détenir ces billets était une infraction. C’est la dame, qui s’est présentée à la police après mon arrestation, pour dire que je lui ai envoyé, par Wari, des faux billets qui a aggravé ma situation. J’ignore ses intentions mais, je ne l’ai jamais rencontré. Heureusement, qu’elle est revenu ses déclarations ».
A la question de l’Agent judiciaire de l’Etat de savoir pourquoi il n’a pas demandé une autorisation avant de faire le clip, le rappeur de répondre : « Je voulais le faire naturellement. J’ai fait plus de 10 vidéos et je n’ai jamais demandé une autorisation. » Les quatre témoins, arrêtés au début de cette affaire avant d’être libérés, ont tous blanchi les prévenus.
Emu, le rappeur a versé de chaudes larmes au cours du procès. C’est au moment où son avocat, Me Aboubacry Barro lui a demandé s’il avait des regrets. Ngaaka Blindé ne trouve pas les mots. Gagné par l’émotion, il craque et fond en larmes. Ses avocats lui remontent le moral pour qu’il se ressaisisse. « Tu es un blindé, ne pleure pas », lui lance le président du tribunal, d’un ton taquin.
emedia.sn
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