On en sait un peu plus sur l’accélération du nombre de décès de covid-19 au Sénégal. Selon une source médicale proche du Ministère de la Santé, cette recrudescence des cas de décès, 13 en 72 heures et 73 au total, est largement due au fait que les malades atteints arrivent de plus en plus tard au niveau des centres de santé.
En effet, les Sénégalais ont l’habitude de ne pas aller tôt à l’hôpital. Cette pratique, observée depuis longtemps est due à des facteurs multiples comme le manque de moyens, la préférence donnée aux tradipraticiens, des facteurs culturels et sociologiques multiples.
Avec la Covid-19, cette habitude s’est davantage affirmée avec la peur ou même la psychose que la maladie a suscitée. Il va de soi que hôpitaux et centres de santé sont moins fréquentés, désertés qu’ils sont par les patients du fait justement de la pandémie.
Même les malades atteints d’autres pathologies rechignent à aller se faire soigner, ce qui, largement cause la hausse du taux de mortalité dans le pays.
Qui plus est, certaines personnes atteintes de Covid-19, même si elles ne le savent pas, ne vont à l’hôpital que tardivement, c’est-à-dire au moment où elles sont arrivées à un stade critique, ce qui rend difficile l’administration de soins.
La preuve, nous avons encore une quinzaine de malades en soins intensifs, un nombre qui croit sans cesse du fait des raisons invoquées.
Bien sûr, on ne peut pas exclure le fait que ceux qui perdent la vie avaient déjà d’autres maladies chroniques et/ou sont âgées. Ces facteurs sont aussi aggravants et participent à l’augmentation du taux de décès.
Mais, comme pour toutes les pathologies, il est important de commencer les soins très tôt afin de bénéficier de maximums de chance de guérison.
D’ailleurs, certains, notamment sur les réseaux, avaient commencé à indexer le protocole de soin à base d’hydroxycloroquine et d’azythromycine. Car, malgré de vives polémiques sur le plan international y compris au niveau de l’OMS, le Sénégal avait maintenu son protocole. Ce qui lui procure d’importants résultats. Car, le nombre de guéris est souvent plus important que le nombre de personnes infectées.
Des résultats encourageants qui portent le nombre de guéris à plus de 3 mille sur plus de 5 mille personnes atteintes. Je rappelle, à ce propos, que l’une des plus grandes satisfactions du plan de riposte dans notre pays, c’est justement le protocole de soins sans oublier la prise en charge qui est systématique et gratuite.
Il est important alors que toutes les personnes qui se sentent malades n’attendent pas de plonger dans un état critique comme le coma avant de consulter. Si l’on arrive tard dans les hôpitaux ou centres de santé, il se pourrait qu’il ne soit plus possible de vous sauver.
Il est important aussi de travailler à ne pas stigmatiser les malades et les personnes déjà atteintes ou guéries comme cela est largement le cas aujourd’hui.
Faire de la Covid-19 une maladie honteuse n’aide pas du tout le personnel de santé à faire face à des malades déjà rejetés par la société. Et puisque les morts sont enterrés dans des conditions particulières, cela en rajoute à la psychose.
Aujourd’hui, un travail hardi de communication doit être déployé pour que les populations acceptent que le coronavirus est une maladie comme les autres.
Car, cette façon de l’appréhender d’une façon spéciale explique souvent le déni qui l’entoure et qui rend difficile le respect des mesures-barrières.
Assane Samb
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