(Dakar) La gloire, les belles villas, la popularité… ils ont presque tous connu. Mais, avant de se révéler au grand public, ces lutteurs avaient des quotidiens difficiles et des métiers modestes.
Ils étaient pêcheurs, menuisiers, maçons, ou encore mécaniciens. Et à force de détermination, ils ont pu tirer leur épingle du jeu.
Le roi et ses 12 métiers
Actuel roi des arènes, Modou Lô a amassé plusieurs centaines de millions dans la lutte. Ses cachets lui ont permis d’acquérir plusieurs biens immobiliers et et de se concocter un bon matelas finacier. Mais, avant cette vie de luxe, l’actuel roi des arènes a beaucoup bourlingué.
Modou Lô a été charretier. De petits métiers, il en a connu plusieurs. Le lutteur a, par exmeple, exercé le métier de maçon. Mais, c’est son défunt père, Gora Lô, qui lui avait sommé d’arrêter. C’est par la suite qu’il est devenu poissonnier, aidant son père qui allait chercher du poisson au marché central pour le livrer aux vendeuses dans les petits marchés. Un parcours dont le roi des arènes est fier.
Balla le mécano
Oumar Sakho, est sans doute l’un des lutteurs les plus populaires du pays. Fin technicien, il fut roi des arènes après avoir détrôné le mythique Yakhya Diop Yékini. Tout prédestinait ce fils de lutteur à une carrière en hyperbole, son père étant un ancien champion.
Après avoir déserté les bancs de l’école très tôt en classe de CEP, son père le confie à un de ses amis qui avait un garage de réparation de voitures. Après quelques années d’apprentissage, il devient un mécanicien accompli. Métier qu’il abandonnera quelques années plus tard pour suivre les traces du pater.
Il ne s’en mordra pas les doigts. Suivant la voie de sa passion, Balla a touché les étoiles. L’ancien mécanicien connaîtra le succès, la popularité et même la richesse dans l’arène. Aujourd’hui, Oumar Sakho, l’ancien réparateurs de véhicules, qui a aussi investi dans l’immobilier, a des demeures disséminées dans plusieurs coins huppés de Dakar. Parti de rien, il est devenu la référence de beaucoup de jeunes persévérants.
Yékini et les filets
Il est certainement le seul lutteur sénégalais qui s’est adjugé le trône de la lutte sénégalaise pendant plus de 15 ans. Aujourd’hui, après sa retraite, il coule des jours heureux entre sa belle villa des Almadies, de Joal et autres. Mais, avant cette vie, Yékini a eu un parcours assez atypique.
Elève qui s’est plus intéressé à l’arabe quand il fut plus jeune, il est allé jusqu’en terminal avant d’abandonner ses études, faute de moyens. Son père étant décédé, Yakhya Diop devait aider sa mère, Daba Diouf, à s’occuper de la famille. C’est ainsi qu’il est devenu pêcheur comme beaucoup de jeunes de son terroir, Joal.
Grand pêcheur qui maîtrisait les rouages de ce métier, Yékini a embrassé la lutte d’une manière inopinée. En effet lors de vacances à Bassoul, chez ses grands-parents, il assiste à un Mbappat et voit un étranger terrasser les lutteurs du village. Il s’est engagé et l’a battu. C’est là qu’est née la carrière d’un champion hors pair.
Siteu, le « brodeur »
De son vrai nom Sitapha, Siteu est un jeune lutteur prometteur, très populaire dans son quartier. C’est à Diamaguene qu’il a appris le métier de tailleur. Réputé orfèvre de la broderie et dextre coupeur, Siteu commençait à se faire un nom dans sa cité. À ses débuts dans la lutte, il portait ses propres créations qu’il arbore même en MMA, où il monte sur le ring habillé de «Ndiakhass». Aujourd’hui, même s’il s’est totalement tourné vers la lutte, Siteu affirme qu’il a toujours la main.
Big Pato, le flic
Pathé Boye, plus connu sous le nom de «Big Pato» est un agent de police qui a intégré la lutte pour la débarrasser de sa face hideuse ou la mauvaise réputation qui est collée aux lutteurs. L’agent de police est devenu lutteur grâce à Bombardier sous l’ombre de qui il a grandi. Titulaire d’un bac S, dit-on, Big Pato est détaché comme moniteur à l’école de police. Il bénéficie parfois d’un allègement dans l’exercice de ses fonctions policières à la veille de ses combats.
Yawou et les « raps »
Il est l’un des lutteurs les plus comiques de l’arène. Yawou Dial, puisque c’est de lui qu’il s’agit, se présente comme le talibé (disciple) de Me Abdoulaye Wade, l’ancien président de la République. Mais, avant d’égayer les amateurs de lutte, Yawou Dial était apprenti chauffeur, puis menuisier.
Le lutteur révèle avoir beaucoup galéré dans sa vie. Il a exercé le métier de menuiserie et de rappeur pendant neuf ans à Dalifort, dit-il. En 1993 il est devenu apprenti de «car rapide». Aujourd’hui, il a sa petite demeure qu’il a obtenue en exploitant ses talents extraprofessionnels dans l’arène. Il continue son bonhomme de chemin dans le monde de la lutte qui a été sévèrement frappé par la covid-19.
KHADY FAYE
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